Ils me semblaient, au moment de leurs publications , correspondre à ce que j'éprouvais et à ce qui était vécu du plaisir de se promener et de chiner à la recherche de " la vitrine " , donnant envie de la photo .
De la vitrine ou du personnage animant la rue .
Il y eut ainsi l'année de l'orgue de barbarie et celle du duo de violonistes .
Renouvellé sans être modifiée depuis la fin des années 70 il y a la charette du marchand de marrons chauds devant les " galeries Lafayette" qui sont restées "dames de France " dans ma mémoire , à l'angle de la rue Saint Antoine .
Si le bâtiment du conservatoire m'attire pour les sonorités qui s'en échappent , là c'est l'odeur qui me fait m'approcher ; l'odeur et les souvenirs .
Il y a bientôt trente cinq ans que j'ai fait à Chambéry ma première année de fac dans les bâtiments alors neufs de Jacob .
Rue Marcoz se trouvaient les lettres et la fac de droit me semble t'il et un peu plus loin dans la rue , à hauteur du collège Louise de Savoie , l'école normale .
Il y avait une cité universitaire de taille réduite et un resto' U à Jacob , insuffisants pour accueillir tous les étudiants qui l'auraient souhaité parmi les inscrits par ailleur peu nombreux en comparaison de Grenoble ou Lyon .
Évolution démographique
1960 | 1973 | 1979 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
300 | 1 68419 | 2 53219 |
1986 | 1994 | 2000 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
4 13920 | 10 400 | 12 10121 |
2012 | - | - | - | - | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|
12 47833 | - |
Un effectif réduit séducteur pour les parents , une plus grande proximité apparente pour les familles haut savoyardes ... bref , une première étape vers l'envol , la fuite du milieu familial synonyme de prise de liberté .
même si j'ai alors rêvé de points de chute plus éloignés Chambery était un premier pas qui a permis de faire accepter Lyon l'année suivante pour une option ne s'enseignant pas en Savoie .
Le marchand de marrons était déjà là , au même coin de rues , évoquant
pour moi ceux qui vendaient les leurs dans les rues de Genève,
marrons -tentation peu souvent satisfaite dont l'odeur et le goût sont une partie de mes madeleines de Proust
Marrons -tentation que j'achète encore avec l'impression de braver un interdit édicté par ma mère du fond de son urne .
Nombreux étaient les étudiants qui logeaient dans la vieille ville , au dernier étage de maisons donnant sur la Place Saint Léger , les rues ou les traboules . C'était le cas de mon binôme , camarade de fac venant du côté de Frangy .
Moi j'habitais en haut, au rez de chaussée d'un batiment dans la seconde tranche de la ZUP en cours de construction .
C'est avec Christine que j'ai connu le gruyère mangé avec du pain moutardé , les soirées cinéma et celles passées à rédiger des comptes rendus de TP .
Les dessins d'observation de biologie devaient être rendus sur un papier de dessin de grains spécial et de format spécial utilisé uniquement pour cela que je n'ai jamais utilisé ailleurs .
J'y ai appris à faire des coupes minces avec du sureau et une lame de rasoir , lame de rasoir aussi utilisée pour gratter les taches et les erreurs sur les calques de géologie .
Des techniques que j'ai pu réutiliser au lycée avec mes élèves qui , pas plus que nous , n'avaient de Rotring ou de microtome(rasoir)manuel .
Ce materiel là est venu avec le départ à Lyon et la trousse à dissection plus élaborée , la découverte de la cité U qui m'a fait apprécier encore plus le confort de logement de cette première année pour l'espace de ma chambre , le chauffage et la douche non partagée .
Passer ce matin devant un des immeubles où j'avais eu ma chambre m'a fait me souvenir de cette période où j'allais tantôt à pied tantôt en 103 de
Chambéry le haut à Chambéry centre puis du centre à Jacob et retour pour aller en cours et en revenir avec très souvent une pause Place saint Léger .
Les maisons de la vieilles villes sont connues pour communiquer entre elles par des couloirs qui traversent les combles de plusieurs immeubles .
C'est dans ces greniers que se trouvaient la plus part des logements d'étudiants .
Sans doute est ce encore le cas maintenant bien que l'offre en cité U du Crous ait augmenté et que des résidences privées neuves aient été construites .
Les risques liés aux incendies sont mieux prévenus maintenant mais ils subsistent de part le mode de construction (beaucoup de bois ) et l'entrelacs des passages
"les quartiers anciens, d’accès limité pour les véhicules de secours, aux constructions très imbriquées sans stabilité au feu, nécessitent une vigilance particulière."
http://www.chambery.fr/798-securite-incendie.htm
Je n'en avais alors nullement conscience mais ces dernières années la population a été fortement sensibilisée tant par les incendies avec des dégats que nous avons pu voir de la rue que par les exercices grandeur nature et les messages de sensibilisation
"
f.... un incendie s’est déclaré au 41, rue d’Italie."
Si le bilan de cet incendie n’est pas plus lourd, c’est pour plusieurs raisons, explique le Capitaine Nicolas Rubod des sapeurs-Pompiers de Chambéry : d’abord il est arrivé en débutde journée, et non en pleine nuit quand tout le monde dort ; ensuite et surtout,
parce que la personne chez qui le feu a pris avait un détecteur de fumée – le même feu
sans détecteur et le bilan humain aurait été beaucoup plus grave – ; enfin, parce quelorsque cette même personne chez qui le feu a démarré est sortie pour aller prévenir ses voisins, elle a pensé à fermer la
porte. Le feu est donc resté dans son appartement, il n’a pas gagné les parties communes et les gens ont pu sortir sans problème. Après, il y a bien sûr eu l’action des
pompiers, de la police... Pour prévenir les
incendies, il faut que les Chambériens prennent conscience qu’ils doivent agir eux-mêmes pour leur propre sécurité,c’est-à-dire avoir chez eux un détecteur incendie et
sensibiliser leur syndic àl’évacuation des caves, des greniers, à la
sécurisation des parties communes...
Tous les secteurs de Chambéry sont exposés
au risque d’incendie
les quartiers anciens, aux constructions très imbriquées et bâties avec des matériaux souvent inflammables, le sont plus particulièrement
http://www.groupe-habiter.com/upload/wysiwyg/missions%20sociales/revue%20de%20presse/incendies-chy-mag89-mai10.pdf
Si j'en crois les chiffres indiqués par la mairie il y aurait environ 8/10 des logements de l'ancien Chambery considérés comme présentant des risques très importants et pouvant potentiellement être dangereux ( ville ancienne , Rue et place d'Italie , Fbg Montmélian , Fbg Reclus , Calamine , Grenette , Fbg Nézin , Quartier Fontaine Saint Martin .
L'an dernier (2012/2013) la période des fêtes de fin d'année m'est pleinement apparue surfaite ; cette année il en fut de même .
Est ce moi , est ce le contexte dans lequel nous vivons avec les remugles des évocations de crise économique et ceux d'une insécurité ?
est ce lié au fait que sur la fratrie il n'y a plus que 2/5 d'enfants qui sont au logis en cette période convenue comme étant celle de retrouvailles familiales , les autres étant distants par les kilomètres ou par indifférence ?
Peut être aussi par ce que j'aurais voulu les faire plus beaux que de coutume ces Noël pour le plaisir de Saïd mon compagnon qui , venu d'Algérie , avait peut être en tête une féerie ne correspondant pas à la réalité .
Si l'an dernier les éclairages et l'animation du marché de Noël m'ont incitée à sortir ce ne fut pas le cas en décembre dernier . Une traversée du marché de Noël mi décembre m'a laissée déçue ; il m'a semblé terne , plus destiné à faire du chiffre d'affaire qu'à faire la fête .
Saïd et les filles sont eux aussi restés sur la réserve , sans allant particulier pour aller promener en ville .
Le froid et l'absence de neige ont peut être aussi joué un rôle dans cette désaffection .
J'ai été marquée par la "ternitude " qui régnait sur la ville .
Oui ,
c'est cela
le clinquant de certaines devantures n'était que clinquant , camelote qui voulait taper dans l'oeil , factice .
Je n'avais pas envie de factice . Mes proches guère plus que moi sans doute .
Et en écho de cette phrase de Saïd le 25 décembre au soir " ce n'est que cela Noël " traduisant la "chute" du mirage dans la réalité viennent ces autres commentaires :" je suis heureux " pour des temps partagés , des traditions perpetuées , des plats spécialement cuisinés , un arbre de Noël à la décoration duquel nous avons tous les 4 mis la main
et le "c'était un beau Noël " de ma dernière fille ce matin dans la voiture vers la gare , le train , l'internat - voiture où le pare brise gelait à l'interieur -.
Oui , ce fut un beau Noël qui a commencé bien avant dans la quête de ce qui allait faire plaisir et la recherche de la recette d'un plat à partager , dans le désir de vouloir faire plaisir ... loin de ces vitrines de magasins de jeux vidéos où un bonhomme chapeauté de rouge semble prêt à dégommer le chaland ;
qui s'est achevé dans un jeu de société à 4 autour de la table , ensemble pour un moment d'après midi , de soirée ;
qui a été une occasion d'offrir l'attendu et l'innatendu, l'esperé et la surprise , préparé et emballé en cachette .
Noël il y a 35 ans n'était ni plus ni moins que cela , un moment tranquillement partagé autour de la table de ma grand-mère qui avait eu à coeur de cuisiner pour nous faire plaisir .
Les rissoles sont toujours d'actualité et être ensemble a du sens : celui d'être à l'écoute de l'autre , de passer du temps les uns avec les autres .
J'en ai fini depuis près de dix ans de cette débauche de tape à l'oeil et de bouffe chez mes ex-beau-parents où être juxtaposés remplaçait l'être ensemble sauf exceptions .
Noël est déconnecté de son sens religieux , mémoire de la venue de Jésus sur Terre ; ce n'est depuis bien avant ma naissance qu'une tradition perpétuée en terre chrétienne pour une réunion de famille .
La famille nucléaire remplace la famille élargie ; elle peut être monoparentale ou recomposée C'est important pour moi de prendre le temps d'être en famille , de l'agrandir aux amis pour des moments partagés simplement , sans artifices , en posant les uns sur les autres un regard bienveillant .
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