lundi 6 janvier 2014

Noel 2013

  J'ai eu fait des articles  autour de Noël  et des rues   décorées  de Chambéry  ; ceux  ci sont allés  se perdre dans les profondeurs de la Toile
Ils  me semblaient, au moment de leurs publications , correspondre  à ce que  j'éprouvais  et à ce qui  était vécu  du plaisir  de se  promener et de chiner   à la recherche de  " la  vitrine " ,  donnant  envie  de la photo .
 De la vitrine ou  du  personnage animant  la rue .
 Il y eut ainsi  l'année de  l'orgue de barbarie et celle du duo de  violonistes .

 Renouvellé sans  être modifiée  depuis  la  fin des années 70  il y a  la charette du marchand de marrons  chauds   devant les " galeries Lafayette" qui sont    restées  "dames  de France "  dans ma mémoire  , à l'angle de la rue Saint Antoine .
 Si le  bâtiment du conservatoire m'attire pour les sonorités  qui s'en échappent ,  là   c'est l'odeur  qui  me fait m'approcher  ; l'odeur  et les souvenirs .
 Il y a bientôt  trente cinq  ans   que  j'ai fait à Chambéry ma première année de  fac dans les bâtiments alors  neufs de Jacob  .
 Rue Marcoz  se  trouvaient les lettres et la fac de droit  me semble t'il et  un peu plus loin dans la rue , à hauteur du collège Louise de Savoie ,  l'école normale  .
 Il  y avait  une  cité universitaire de taille réduite et un resto' U   à Jacob , insuffisants  pour accueillir  tous les étudiants  qui l'auraient souhaité   parmi les inscrits  par ailleur  peu  nombreux en  comparaison de Grenoble ou Lyon .

Évolution démographique

Évolution démographique de la population universitaire
1960 1973




1979
300 1 68419




2 53219





1986 1994 2000





4 13920 10 400 12 10121



















2012 - - - -



12 47833 -

 Un effectif  réduit  séducteur pour les parents  , une plus grande proximité  apparente  pour les  familles  haut savoyardes ... bref , une première étape   vers l'envol , la  fuite  du  milieu  familial   synonyme  de prise de liberté .
même si j'ai alors rêvé  de  points de chute plus éloignés  Chambery était un premier pas  qui a permis de faire accepter Lyon  l'année suivante pour une  option  ne s'enseignant pas en Savoie .

Le marchand de marrons  était déjà là  , au même coin de rues , évoquant 
  pour moi ceux  qui  vendaient les leurs dans les rues de Genève,
marrons -tentation  peu souvent satisfaite  dont  l'odeur et le goût  sont une partie de mes madeleines  de Proust
Marrons -tentation que  j'achète encore  avec l'impression de  braver un interdit  édicté par ma mère  du fond de son urne .

 Nombreux étaient les étudiants  qui  logeaient dans la vieille ville , au dernier étage  de  maisons  donnant  sur la Place Saint Léger , les rues ou les traboules . C'était  le cas  de  mon  binôme , camarade de  fac  venant  du  côté de Frangy .
Moi   j'habitais  en haut, au rez de chaussée  d'un batiment   dans la seconde tranche de la ZUP en cours  de construction .
 C'est avec  Christine  que  j'ai connu  le  gruyère mangé avec du pain moutardé , les soirées cinéma et celles   passées  à   rédiger des comptes rendus de TP .
Les dessins d'observation  de biologie devaient être rendus  sur un papier de dessin  de grains spécial et de format spécial  utilisé  uniquement pour  cela  que je n'ai   jamais utilisé   ailleurs .
 J'y ai appris  à faire des coupes minces avec du sureau et  une lame de rasoir , lame de rasoir  aussi  utilisée pour  gratter les taches et  les erreurs sur les calques de  géologie .





Des techniques  que j'ai pu  réutiliser  au  lycée  avec mes élèves   qui   , pas plus que  nous , n'avaient  de Rotring ou de microtome(rasoir)manuel .










 

Ce materiel  là  est venu   avec  le départ  à Lyon et  la trousse  à dissection  plus élaborée , la découverte de la cité U qui m'a fait apprécier encore plus  le confort  de logement de cette première année  pour l'espace  de ma chambre ,  le chauffage  et la douche  non partagée .











 

 Passer ce matin  devant  un des immeubles  où  j'avais eu  ma  chambre  m'a  fait  me souvenir de cette période  où   j'allais tantôt  à pied tantôt en 103  de
Chambéry le haut  à Chambéry  centre  puis  du centre à Jacob   et retour  pour aller en cours  et en revenir  avec  très souvent  une pause Place saint Léger .

 Les   maisons de la vieilles  villes sont connues  pour   communiquer entre elles  par des  couloirs  qui  traversent  les   combles de  plusieurs   immeubles .
 C'est dans ces  greniers  que se trouvaient   la plus part des logements d'étudiants .
  Sans doute est ce encore le cas maintenant  bien que l'offre en cité U du Crous  ait augmenté  et que des  résidences  privées  neuves  aient été construites .
Les risques liés   aux incendies   sont  mieux  prévenus maintenant  mais   ils subsistent de part   le mode de construction  (beaucoup  de  bois )   et l'entrelacs  des   passages


"les quartiers anciens, d’accès limité pour les véhicules de secours, aux constructions très imbriquées sans stabilité au feu, nécessitent une vigilance particulière."

 http://www.chambery.fr/798-securite-incendie.htm

 Je  n'en avais alors  nullement conscience  mais  ces dernières  années  la population a été fortement sensibilisée tant par  les  incendies  avec des dégats que  nous avons pu voir de la rue  que par les   exercices  grandeur nature et les  messages de sensibilisation 

"
f.... un incendie s’est déclaré au 41, rue d’Italie."
Si le bilan de cet incendie n’est pas plus lourd, c’est pour plusieurs raisons, explique le Capitaine Nicolas Rubod des sapeurs-Pompiers de Chambéry : d’abord il est arrivé en débutde journée, et non en pleine nuit quand tout le monde dort ; ensuite et surtout,
parce que la personne chez qui le feu a pris avait un détecteur de fumée – le même feu
sans détecteur et le bilan humain aurait été beaucoup plus grave – ; enfin, parce quelorsque cette même personne chez qui le feu a démarré est sortie pour aller prévenir ses voisins, elle a pensé à fermer la
porte. Le feu est donc resté dans son appartement, il n’a pas gagné les parties communes et les gens ont pu sortir sans problème. Après, il y a bien sûr eu l’action des
pompiers, de la police... Pour prévenir les
incendies, il faut que les Chambériens prennent conscience qu’ils doivent agir eux-mêmes pour leur propre sécurité,c’est-à-dire avoir chez eux un détecteur incendie et
sensibiliser leur syndic àl’évacuation des caves, des greniers, à la
sécurisation des parties communes...

Tous les secteurs de Chambéry sont exposés
au risque d’incendie
  les quartiers anciens, aux constructions très imbriquées et bâties avec des matériaux souvent inflammables, le sont plus particulièrement
 http://www.groupe-habiter.com/upload/wysiwyg/missions%20sociales/revue%20de%20presse/incendies-chy-mag89-mai10.pdf 
Si  j'en crois les chiffres  indiqués par la  mairie il y aurait  environ 8/10 des logements   de l'ancien Chambery  considérés comme présentant des risques  très importants  et pouvant  potentiellement être dangereux ( ville ancienne , Rue et place d'Italie , Fbg Montmélian , Fbg Reclus , Calamine ,  Grenette , Fbg Nézin , Quartier Fontaine Saint Martin .

 L'an dernier (2012/2013)  la période des fêtes  de fin d'année  m'est  pleinement apparue  surfaite ; cette année  il en fut de même .
 Est ce moi  , est ce le contexte  dans lequel  nous vivons avec   les remugles des évocations  de  crise économique   et ceux d'une insécurité  ? 
 est ce   lié  au fait que  sur  la  fratrie  il  n'y a plus que 2/5  d'enfants  qui   sont  au logis en cette période  convenue comme étant celle de retrouvailles familiales , les autres étant   distants  par les  kilomètres ou par   indifférence ? 
Peut  être aussi  par ce que  j'aurais  voulu  les  faire plus beaux que de coutume  ces  Noël  pour  le plaisir de  Saïd  mon compagnon  qui , venu  d'Algérie ,  avait  peut être en tête   une féerie   ne correspondant pas à la réalité .

 Si l'an dernier  les   éclairages  et l'animation du marché de Noël  m'ont incitée  à sortir  ce ne fut pas le cas   en décembre dernier . Une traversée  du marché de Noël   mi décembre   m'a  laissée déçue ; il m'a semblé terne  , plus  destiné  à faire du chiffre d'affaire  qu'à faire  la fête .
Saïd et les  filles   sont eux aussi  restés  sur la réserve , sans allant particulier pour  aller promener en ville .
Le froid et  l'absence de  neige  ont peut être aussi  joué un rôle  dans cette désaffection .
J'ai été marquée par la "ternitude " qui régnait sur la ville .
 Oui ,  
 c'est cela 
 le clinquant de certaines devantures    n'était que clinquant  ,  camelote  qui voulait taper   dans l'oeil  , factice .
Je  n'avais pas envie de factice . Mes proches   guère plus que moi sans doute .
 Et   en écho de cette  phrase de Saïd   le 25 décembre au soir  " ce n'est   que cela Noël "  traduisant  la  "chute" du mirage  dans la réalité  viennent  ces autres commentaires  :" je suis  heureux " pour   des temps partagés , des traditions  perpetuées  , des   plats  spécialement cuisinés  , un arbre  de Noël  à la décoration duquel  nous avons tous les 4 mis la main 
 et le "c'était  un  beau  Noël "  de ma dernière fille ce matin  dans la voiture vers la gare , le train , l'internat  - voiture  où le pare  brise gelait à l'interieur -.
Oui , ce fut  un  beau  Noël  qui a commencé  bien avant   dans la quête  de ce qui allait  faire plaisir  et  la recherche  de  la recette  d'un plat  à partager ,  dans  le désir de  vouloir faire plaisir ... loin  de ces  vitrines  de magasins de  jeux  vidéos où  un  bonhomme   chapeauté de rouge semble prêt à dégommer le chaland ;
 qui s'est achevé dans un  jeu de société  à 4 autour de la table  , ensemble pour un moment d'après midi , de soirée ;
 qui  a  été une occasion  d'offrir  l'attendu et  l'innatendu, l'esperé et la surprise ,   préparé et emballé en cachette   .

Noël  il y a 35 ans  n'était  ni plus  ni moins que  cela  , un moment    tranquillement  partagé  autour de la table de ma  grand-mère  qui avait  eu  à coeur de  cuisiner  pour  nous  faire plaisir .
 Les rissoles  sont toujours  d'actualité  et  être ensemble  a  du sens  : celui d'être  à l'écoute de l'autre , de passer du temps les uns avec les autres .
 J'en ai fini  depuis près de dix ans  de cette débauche de tape à l'oeil et de  bouffe  chez  mes ex-beau-parents   où être  juxtaposés  remplaçait  l'être ensemble  sauf exceptions .
Noël  est déconnecté de son sens religieux  , mémoire de  la venue de Jésus sur Terre ; ce n'est depuis   bien avant  ma naissance  qu'une tradition  perpétuée en terre  chrétienne  pour une réunion de famille .
La famille nucléaire  remplace  la famille  élargie ; elle peut être  monoparentale  ou recomposée  C'est important  pour moi   de  prendre le temps d'être en famille   , de l'agrandir  aux amis  pour des moments partagés simplement , sans artifices ,  en posant les uns sur les autres  un regard  bienveillant .




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